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Vaut-il mieux emprunter ou utiliser son épargne ?

Emprunter ou utiliser son épargne

Les informations contenues dans ce document sont exclusivement de nature générale et non exhaustive. Le contenu est proposé à titre informatif. Il ne constitue en aucun cas un conseil de la part de Société Générale. Il ne peut se substituer au conseil personnalisé dispensé par un professionnel qui vous proposera une solution adaptée à votre situation personnelle.

Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager.

Alors que les taux d'intérêt poursuivent leur détente, que le niveau de l’épargne des Français est au plus haut et que l'inflation a ralenti, les opportunités d’investissement pourraient se multiplier. Dans ce contexte, vaut-il mieux emprunter ou utiliser son épargne ? Décryptage des paramètres essentiels pour optimiser sa stratégie patrimoniale en 2025.

Des conditions d'emprunt en nette amélioration

L'année 2024 a marqué un tournant dans la politique monétaire européenne. Après une période de hausse drastique des taux directeurs en 2022 et 2023, la Banque Centrale Européenne (BCE) a de nouveau baissé ses taux, alors que l’inflation revenait à des niveaux plus raisonnables en zone euro. En ce début d’année 2025, une nouvelle baisse de 25 points de base a été décidée, alors que l’inflation en zone euro s’établit à 2,5 % et 1,4 % en France (1).

Cette évolution crée un environnement plus favorable aux emprunts pour les particuliers. Le taux d'intérêt moyen des crédits immobiliers est passé de 4,20 % en décembre 2023 à 3,24 % en janvier 2025, d’après l'Observatoire Crédit Logement/CSA (2). Pour un même montant de mensualité de 1 000 € sur 20 ans, la capacité d'emprunt augmente d'environ 15 000 € pour chaque baisse de taux de 0,5 point.

L’épargne, un socle indispensable de la stratégie patrimoniale

Si le contexte devient plus favorable à l'emprunt, l'épargne conserve son rôle fondamental pour :

  • préparer des projets d’avenir (la retraite, la succession, un projet immobilier, payer les études de ses enfants, etc.) ;
  • anticiper des aléas de la vie (accident, perte d’emploi, dépendance…) ;
  • permettre une consommation différée, à moyen ou à long terme (comme un voyage en famille).

Dans l’idéal, l'épargne de précaution doit représenter 2 à 6 mois (préconisation de l’AMAFI) de revenus et rester facilement accessible. Au-delà, vous pouvez privilégier des placements plus rémunérateurs pour chercher à améliorer votre rendement.

Cette réserve joue également un rôle stratégique dans l’accès au crédit. En effet, les établissements bancaires considèrent l'épargne résiduelle (celle qui reste après la réalisation d’un projet) comme un indicateur clef de solvabilité. Aussi, plus l’épargne est importante, associée à un apport personnel, plus vous augmentez vos chances d’obtenir des conditions de financement avantageuses.

L'effet de levier du crédit : un accélérateur à manier avec précaution

L'effet de levier du crédit peut s'avérer particulièrement pertinent dans plusieurs situations, à condition de bien en maîtriser les mécanismes. Pour un investissement immobilier, par exemple, emprunter permet d'acquérir un bien d'une valeur supérieure à son apport personnel. Les loyers perçus contribuent au remboursement du crédit, tandis que la valorisation potentielle du bien profite à l'emprunteur, sauf imposition des plus-values en cas de vente.

Le crédit immobilier* s’accompagne d'une protection importante : l'assurance emprunteur (3). Cette assurance intervient dans plusieurs situations difficiles de la vie. En cas de décès ou d'invalidité permanente de l'emprunteur, elle prend en charge le capital restant dû, permettant aux proches de conserver le bien immobilier et l'épargne constituée. Selon les contrats, elle peut également couvrir l'incapacité temporaire de travail ou parfois la perte d'emploi. Il est important de bien étudier les garanties proposées et leurs conditions d'application lors de la souscription.

L'effet de levier du crédit : un accélérateur à manier avec précaution

L'emprunt immobilier présente un avantage souvent méconnu : il agit comme une épargne forcée. En effet, le remboursement mensuel des échéances constitue un effort d'épargne régulier qui permet de se constituer progressivement un patrimoine. Cette discipline financière, imposée par le crédit, s'avère particulièrement pertinente pour les primo-accédants qui peuvent ainsi devenir propriétaires tout en se logeant. Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) peut faciliter cette première acquisition pour les ménages concernés. Ce dispositif peut financer jusqu'à 40 % du prix d'achat dans les zones tendues, sous conditions de ressources (4).

La rénovation énergétique (5) constitue aussi une opportunité intéressante de recourir à un crédit sans puiser dans sa précieuse épargne, d'autant plus que ces travaux peuvent bénéficier d'aides comme MaPrimeRénov' . Il faut alors choisir la bonne formule et le type de crédit adapté à l’envergure des travaux.

Quand mobiliser son épargne ?

L’utilisation de son épargne est judicieuse pour la constitution d’un apport personnel et obtenir de meilleures conditions d'emprunt.

Les projets à court terme nécessitant une flexibilité financière sont également propices à la mobilisation de l’épargne.

Enfin, pour les investissements de faible montant, privilégier son épargne permet d’éviter des frais de crédit potentiellement disproportionnés par rapport au projet.

*L’emprunteur dispose d’un délai de réflexion de 10 jours avant d’accepter l’offre de prêt. La vente immobilière ou la construction est subordonnée à l’obtention du prêt nécessaire à son financement. À défaut, le vendeur est tenu de rembourser les sommes versées.

Quels critères pour faire le bon choix ?

Votre arbitrage doit prendre en compte plusieurs paramètres :

  • Le coût d'opportunité : comparez le rendement de votre épargne au coût total de votre crédit (TAEG). Prenez également en compte l’impact fiscal d’un éventuel retrait sur vos produits d’épargne. Le rachat sur une assurance-vie ou un PEA peut entraîner la perte d’avantages fiscaux, notamment si ces produits n’ont pas atteint leur maturité fiscale.

Le Taux Annuel Effectif Global (TAEG) inclut, au-delà du taux nominal, l'ensemble des frais obligatoires liés au crédit : assurance emprunteur, frais de dossier, garanties. C'est ce taux qui doit être utilisé pour comparer les offres entre établissements.

  • votre horizon de placement : plus il est long, plus l'effet de levier du crédit peut se révéler intéressant ;
  • votre capacité d'endettement : respectez la règle des 35 % de taux d'effort maximal ;
  • votre situation fiscale : les intérêts d'emprunt peuvent être déductibles dans certains cas (investissement locatif notamment).

La solution optimale combine souvent épargne et emprunt. À savoir, maintenir une épargne de précaution, constituer un apport personnel solide et financer le reste du projet par le crédit. Enfin, continuer à épargner pendant la durée du crédit pour saisir de nouvelles opportunités à venir, est un bon réflexe.

Chaque situation reste toutefois unique. Il est donc recommandé de consulter votre conseiller bancaire pour établir une stratégie personnalisée. Il pourra notamment vous aider à :

  • évaluer votre capacité d'emprunt ;
  • optimiser la structure de votre financement ;
  • identifier les solutions les plus adaptées à votre profil ;
  • ajuster votre stratégie en fonction de l'évolution du contexte économique.

(1) Tradingeconomics.com
(2) Lobservatoirecreditlogement.fr
(3) Comment obtenir un contrat d'assurance emprunteur pour un crédit immobilier ? – Service-public.fr
(4) Quelles sont les nouvelles conditions pour bénéficier du prêt à taux zéro ? – Service-public.fr
(5) Financez la rénovation énergétique de votre logement grâce au prêt avance mutation – Economie.gouv.fr