Faut-il « casser » son assurance vie pour disposer de liquidités ?

Les informations contenues dans ce document sont exclusivement de nature générale et non exhaustive. Le contenu est proposé à titre informatif et ne constitue en aucun cas un conseil de la part de SG. Il ne peut se substituer au conseil personnalisé dispensé par un professionnel qui vous proposera une solution adaptée à votre situation personnelle.
Vous avez besoin de liquidités et pensez devoir fermer votre contrat d’assurance vie pour y accéder ? Bonne nouvelle : il n’est pas forcément nécessaire d’en arriver là. Contrairement aux idées reçues, ce placement offre des options pour retirer des fonds sans fermer son contrat. Rachat partiel, avance : il existe des solutions simples pour mobiliser une partie de votre épargne, sans remettre en cause le potentiel de performance et les avantages de votre contrat sur le long terme.
Des fonds bloqués sur une assurance vie ?
Début 2025, l’ensemble des fonds placés sur l’assurance vie a dépassé la barre des 2 000 milliards d’euros(1), un encours historique confirmant le statut de placement préféré des Français – et ce n’est pas un hasard.
L’assurance vie séduit, notamment par sa souplesse : placement de long terme, elle permet pourtant des retraits à tout moment, en fonction de vos besoins.
L’assurance vie n’est pas un coffre-fort dont vous auriez égaré la clé. Vous en gardez le contrôle total et pouvez l’ouvrir à tout moment. Grâce à sa flexibilité, elle est adaptée à chaque étape de votre vie. Vous pouvez ainsi effectuer des retraits partiels sans remettre en cause le contrat. Seul le retrait de l’ensemble des fonds, appelé “rachat total”, entraîne la clôture du contrat.
Une épargne restant disponible grâce au rachat et à l’avance
L’assurance vie offre deux solutions à un besoin ponctuel de liquidités via deux mécanismes principaux :
- Le rachat partiel,
- L’avance.
Le rachat partiel vous permet de retirer une partie de votre épargne, tandis que les placements restants continuent de faire fructifier votre contrat. Ce type de retrait n’affecte pas l’ancienneté de votre contrat, un critère important pour la fiscalité.
Lors d'un rachat, vous retirez une partie de vos versements et de vos gains potentiels. Dans ce cas, les sommes que vous avez versées sur votre contrat ne sont jamais taxées. Seuls les gains (intérêts du fonds en euros, plus-values des unités de compte) générés par votre épargne peuvent être soumis à une fiscalité. Celle-ci dépend de la date à laquelle vous effectuez le rachat par rapport à votre versement initial, et elle est allégée à partir de la 8e année.
En effet, après huit années de détention de votre contrat, la fiscalité des retraits devient plus avantageuse. Dès lors, un abattement s’applique sur les gains, à hauteur de 4 600 euros pour une personne seule et de 9 200 euros pour un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune. Cet abattement annuel est calculé par foyer fiscal, quel que soit le nombre de contrats détenus.
Les rachats effectués avant huit ans restent possibles, seulement ils sont davantage fiscalisés.
Ces dispositions s’appliquent aux versements réalisés à partir du 27 septembre 2017.
Pour faire face à un besoin de trésorerie ponctuel, l’avance peut être une autre solution pour obtenir des liquidités de votre contrat d’assurance vie. Elle fonctionne comme un prêt consenti par votre assureur et garanti par votre contrat. C’est le contrat qui fixe la limite à hauteur de laquelle l’avance peut être accordée. Elle vous permet d’obtenir des fonds sans toucher à l’épargne investie sur votre assurance vie. Votre capital reste ainsi placé sur votre contrat.
L’avance étant un prêt, elle ne subit aucune fiscalité(2), contrairement aux rachats. En revanche, elle a un coût sous forme d’intérêts. Les modalités de remboursement peuvent varier selon les assureurs, mais s’effectuent généralement à votre rythme, dans une limite souvent fixée à 9 ans. Passé ce délai, si la somme empruntée n’est pas remboursée, l’assureur peut procéder à un prélèvement sur le contrat pour récupérer les montants dus. Ces conditions peuvent différer d’un assureur à un autre : il est donc recommandé de se référer aux dispositions spécifiques de votre contrat.
Exemple à titre illustratif et non contractuel :
Un client sollicite une avance de 15 000 euros pour couvrir les frais de notaire dans le cadre d’un achat immobilier. S’il rembourse son avance sur 18 mois à hauteur de 5 000 euros chaque semestre, le coût total sera de 795 euros (taux à 5,30 %, taux susceptible d’évoluer en année N+1).
| Échéance | Capital restant dû | Intérêts (semestre) |
|---|---|---|
| 6 mois | 15 000 € | 389,10 € |
| 12 mois | 10 000 € | 263,76 € |
| 18 mois | 5 000 € | 129,70 € |
Intérêts totaux : 782,56 euros
Montant total à rembourser dans le cadre de l’avance : 15 782,56 euros
Conserver son contrat pour en préserver les atouts
Avec l’assurance vie, le temps peut jouer en votre faveur. Comme mentionné précédemment, ce placement devient fiscalement plus avantageux après huit ans. Mais ce n’est pas tout : l’assurance vie est aussi un produit d’épargne complet, capable de faire fructifier votre capital sur le long terme grâce à une large gamme de supports (fonds en euros, unités de compte). Attention toutefois : selon les supports choisis, la valeur de votre épargne peut évoluer à la hausse comme à la baisse. Les unités de compte, en particulier, présentent un risque de perte en capital(3).
Pour toutes ces raisons, fermer votre contrat d’assurance vie à cause d’un rachat total vous prive de nombreux avantages. Bien utilisé, il vous offre la liberté de répondre à un besoin immédiat, sans compromettre vos objectifs à long terme. C'est pourquoi, il peut être préférable d’éviter un rachat total de votre contrat d’assurance vie. En effet, cette opération entrainerait sa clôture et vous ferait perdre l’antériorité fiscale acquise. Si vous avez un besoin ponctuel de liquidités, un rachat partiel – en laissant un montant minimum sur le contrat – permet de conserver ses avantages tout en continuant à faire évoluer votre épargne. Vous conservez ainsi la possibilité de réaliser de nouveaux versements à l’avenir, sans repartir de zéro.
CE QU’IL FAUT RETENIR
L’assurance vie est une solution d’épargne long terme mais qui reste disponible à tout moment. En choisissant un rachat partiel ou une avance plutôt qu’un rachat total, vous pouvez faire face à un besoin ponctuel de liquidités sans compromettre vos projets futurs et vous pouvez ainsi conserver l’antériorité fiscale de votre contrat.
Chaque situation étant unique, votre Conseiller SG est là pour vous accompagner vers une solution adaptée à votre situation, et votre horizon de placement notamment.
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Pour plus d'informations, merci de prendre rendez-vous avec votre Conseiller.
Prendre rendez-vous(1) France Assureurs, communiqué de presse « À fin janvier 2025, l’encours de l’assurance vie dépasse pour la première fois les 2 000 milliards d’euros », mars 2025 https://www.franceassureurs.fr/espace-presse/a-fin-janvier-2025-lencours-de-lassurance-vie-depasse-pour-la-premiere-fois-les-2-000-milliards-deuros/
(2) Un remboursement d’une avance par rachat sur le contrat d’assurance vie est soumis à la fiscalité classique en cas de rachat.
(3) L’accès aux marchés financiers à travers les unités de compte présente un risque de perte en capital. La valeur des unités de compte qui reflète la valeur d’actifs sous-jacents, n’est pas garantie mais est sujette à des fluctuations à la hausse comme à la baisse dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers. L’assureur ne s’engage que sur le nombre d’unités de compte mais pas sur leur valeur.