Premiers pas vers l'investissement : par où commencer ?

Les Français seraient-ils les champions de l’épargne ? Le taux d’épargne dans l’Hexagone est l’un des plus élevés d’Europe : après avoir atteint un pic en 2020 à 26,  %, en pleine crise du Covid, il s’est stabilisé autour de 17 % en 2024. Cela fait des Français les citoyens européens parmi les plus économes, en comparaison des Allemands (20,4 %), des Espagnols (14 %) ou des Italiens (12 %)⁽¹⁾.

Reste à savoir ce que font les épargnants de ce bas de laine. On attribue à Albert Einstein d’avoir déclaré : « Les intérêts composés sont la huitième merveille du monde. » Ce mécanisme constitue en effet l’un des principes fondamentaux de l'investissement, en permettant à l'épargne de générer des revenus qui produisent à leur tour des intérêts. Pourtant, si les livrets réglementés ont la cote, le passage de l'épargne à l'investissement semble souvent être un cap difficile à franchir.

Pourquoi investir même avec un petit budget ?

Le monde de l'investissemen t, en particulier de la Bourse, peut paraître complexe, réservé aux initiés ou aux personnes disposant d'un capital important. Or, investir n'est pas l'apanage des plus fortunés. Même avec de petites sommes, il est possible de se constituer progressivement un patrimoine et de le faire fructifier.

Commencer dès l’entrée dans la vie active, même avec des montants modestes selon son budget et ses projets, permet de développer une culture financière essentielle à la gestion efficace de son patrimoine, mais aussi de maximiser l’effet des intérêts composés. Investir sur les marchés boursiers implique d’accepter un risque de perte en capital, mais là encore, le temps joue en notre faveur : plus l’investissement est réalisé sur le long terme et plus les risques liés aux fluctuations de marché sont lissés.

Pour investir, quelques étapes préparatoires sont nécessaires :

• Constituer une épargne de précaution : cette réserve, facilement mobilisable, sert à faire face aux imprévus sans compromettre les projets d'investissement à plus long terme. Par exemple, SG conseille à ses clients de mettre de côté au moins 1 000 euros, et idéalement l'équivalent de deux à six mois de revenu. En raison de leur liquidité, le livret A et le LDDS sont des supports idéaux pour cette épargne.
• Définir ses objectifs financiers : chaque investisseur a un ou plusieurs objectifs qui sont généralement classés selon leur horizon temporel. Celui-ci peut être de court terme, c’est-à-dire deux à trois ans (projet d’achat, voyage), de moyen terme, entre trois et huit ans (achat immobilier, financement des études), ou de long terme, au-delà de huit ans (préparation de la retraite, transmission)
• Évaluer son profil de risque : chaque investisseur réagit différemment face au risque en fonction notamment de son âge, de sa situation familiale, de ses revenus et de son patrimoine mais également de sa personnalité. Les banques utilisent différents termes pour décrire le profil de risque des investisseurs : vous pouvez être un investisseur sécuritaire, prudent, équilibré ou dynamique par exemple.
• Maîtriser les notions de base : avant de se lancer, il est aussi important de comprendre quelques notions fondamentales, comme la liquidité, le rendement, le risque, la diversification…

Ces fondamentaux posés, l'investisseur débutant dispose des bases nécessaires pour commencer à construire un portefeuille adapté notamment à sa situation.

Stratégies et bonnes pratiques

Il est possible de construire progressivement un patrimoine financier diversifié à partir d’un budget de 50 à 100 euros par mois, en suivant ces principes :

• L'investissement programmé : en investissant régulièrement de petites sommes, parfois dès 50 euros par mois, sur certains supports comme l’assurance-vie, le plan d’épargne retraite (PER), le plan d’épargne en actions (PEA) et le compte-titres, il est possible de se constituer progressivement un portefeuille.
• La diversification, essentielle même pour les petits portefeuilles : même avec un budget limité, il est crucial de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. La diversification peut se faire entre classes d'actifs (actions, obligations, immobilier…), géographies (France, Europe, marchés émergents…) et secteurs (technologie, santé, énergie…).
• La patience et la régularité, meilleures alliées  : l'investissement est une course de fond, non un sprint. La régularité des versements permet de lisser les points d'entrée sur les marchés et de réduire l'impact de la volatilité.

Attention toutefois à garder en tête que les investissements sur les marchés financiers comportent un risque de perte en capital. Il est toujours utile de se rapprocher de son conseiller pour que ce dernier s’assure que la solution d’investissement envisagée est adaptée à sa situation financière, ses objectifs et horizons de placement, sa tolérance au risque et ses préférences en matière de finance durable.

Investir n'est pas réservé aux personnes disposant d'un capital important. Il est tout à fait possible de débuter avec des sommes modestes, parfois dès 50 euros par mois, à condition d'adopter une approche méthodique et disciplinée.

La clé réside dans une démarche progressive : commencer par se constituer une épargne de précaution, définir clairement ses objectifs, comprendre son profil de risque, puis investir régulièrement selon une stratégie adaptée notamment à ses besoins et à sa situation personnelle.

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